Lettre pour un inconnu.

Par ces quelques mots, ces quelques lignes posées sur ce papier de chiffon, je voulais que tu saches à quel point tu as pris d'importance en ma vie-brouillon, toute cette place que tu as cueilli au sein de mon cœur déchu, qui se trouve désormais enfermé au creux d'une prison aux fleurs de glace. Ton tendre et mystérieux regard est le seul à pouvoir me transporter là où mes rêves se sont échoués, jadis. Ta voix légère - telles les merveilleuses litanies des Sirènes charmeuses - m'attire en ton antre chaleureuse ( Ô paradis de mes songes.), au parfum enivrant des délices orientaux. Et sa douce lumière d'étoiles avait, un jour, recueilli et protégé mon corps exténué, lors d'une de mes errances passées en cette destinée. Cet univers au triste nom de "Réalité". Toutefois, tu me fus plus réel encore que ce monde.

Jamais plus, je n'eus cessé cette contemplation envoûtante qui se dessine sur ton visage d'ange - délectable tromperie - dans les reflets chatoyants de tes yeux-miroir. Pareille à la rougeoyante pomme de l'Eden interdit, tu m'as tenté de ton odeur fruitée, de la saveur sucrée qui suinte le long de ta peau humide ( il faut dire qu'elle était aussi alléchante que la plus délicieuse des gourmandises - à croquer.) à se damner. Comment résister à ce charme charnel? Comment ne pas goûter au fruit de nos désirs refoulés? Comment simplement ne pas le vouloir?

Démon de la beauté. Monarque incontesté de la magnificence pécheresse. Tu dégages tant d'érotisme par ton corps. Blanc. Froid. Dur. Exquise brûlure que me procure le contact gelé de ma chair contre ta peau de lait. Sous les cascades de jais que façonnait ta longue chevelure noire et flamboyante, je nageais - euphorique, extatique - à travers la masse fluide de tes cheveux doux et soyeux. Mes mains s'amusaient parfois, telles les chattes aux pattes blanches qui jouent avec une pelote de laine, à étirer, de tout leur long, leurs doigts fins pour palper, tenter de capturer cette fuyante rivière capillaire. Ainsi, nous ( moi qui m'ébattais et toi qui m'observais de tes yeux mirifiques.) nous avons passé des minutes, des secondes ( peut-être moins que cela.) mais - sans aucun doute - des éternités entières, côte à côte, ensemble, à s'aimer, s'adorer, s'aduler par nos silences, par nos gestes, par nos mots, par nos corps enchevêtrés par le plaisir palpable de nos êtres.

N'as-tu jamais rendu la vie à ces souvenirs où - le temps arrêté - je m'étais blottie contre le marbre de ton épiderme? Te souviens-tu de ces instants aussi distinctement que s'ils s'étaient produits il y a juste quelques secondes? Je me rappelle encore de ton souffle glacial dont les crocs acérés avaient caressé le creux de mon cou dont la nudité t'eut rendu la tentation insupportable. Toutefois, tes siècles d'errance t'eurent appris à contrôler tes pulsions. Seule, ta langue n'a pu se retenir davantage pour entreprendre l'exploration de mon être immobile et pris de spasmes à travers mes muqueuses bouillonnantes. As-tu souvenances de cette rencontre, cet heurt? Entre ton être de glace et mon cœur de chair? Cette brûlante relation a gelé ma vie autrefois chaude et pulsante. Pourtant, elle bat toujours. Malheureusement.


Tu as abandonné l'espace de mes bras et la chaleur de mon corps qui, désormais ne s'éveille plus qu'au contact glacé des souvenirs de ton être - Illusion... Seule, dans ton jardin d'Eden qui eut été naguère le plus beau, le plus merveilleux qui soit - Chimères..., je regardais ta silhouette sombre et lumineuse s'éloigner en un bond de notre idylle, de notre Olympe - Fuite... L'Enfer. Plus destructeur, plus infernal encore que toutes les tortures des ombres myrteux - Absence... Ton absence me sera fatal. Reviens-moi.
Tu as fui avec la vélocité d'une étoile filante, tel l'éclair, le coup de foudre qui a traversé d'un feu de glace mon coeur fané.

Cette époque est si lointaine désormais ( Lointaine? Vraiment lointaine? ) mais, je t'attends quand même. Dans cet Eden sans charme. Sans toi. J'espère... J'espère sans cesse, sans m'arrêter. J'espère ton retour improbable... Tel un rêve volatile qu'on effleure du bout des ongles - Lacérations de la réalité - et qui s'échappe la seconde suivante pour brûler dans les flammes des souterrains ténébreux - là où tu as dû t'en aller...


Avec une affection toute particulière,
- Ton Obligée.

C'est beau, c'est poétique, c'est touchant... ç'en est culpabilisant.
La femme, objet de culte ? Peut-être, si des fous d'auteurs de nos âge existaient.
Ce qui serait enrichissant, vraiment, ça serait d'ameuter ici quelques uns de nos collègues d'écriture masculins... ta nouvelle m'en fait prendre conscience.

Un monde sans homme n'aurait pas lieu d'être. Et un forum, vous en pensez quoi ?

Je suis pour, mais je n'en connais pas vraiment, ou du moins, je ne sais pas s'il serait intéressé.

En tout cas, merci!

Tu as une très belle plume ! J'aime ton style d'écriture, on ressent les émotions à travers le texte... et je ne sais pas quoi ajouter d'autre

De rien !

J'en connais un ^^ un unique. Faudrait que je propose... à voir ^^

Merci Buissange!

Oui, propose-lui, key !!!

Pas de problème... comme tous les hommes, si je dis qu'on a besoin de lui pour mettre une touche de virilité dans tout ça, normalement, ça devrait faire le super-héros ou le chevalier servant, au choix... ^^

Ce serait bien!

Je pense aussi... bon, il ne pourrait pas rejoindre notre syndicat féminin de protection des dragons, mais c'est mieux que rien ! ^^

On pourra le narguer!

Vous avez un syndicat féminin de protection des dragons ? Sérieusement ? Alors là je vous admire

Tu nous rejoins? ^^

J'adorerai

Trois membres, trois membres! Protégeons les dragons qui nous défendent si bien!

Fan de notre syndicat ! ^^
Faudra demander à T'choup de nous mettre dans une jolie couleur ^^ -mais que je suis pénible, à tout le temps demander un tas de trucs ! ^^

Oui! et lui demander d'intégrer.

De toute façon on dit toujours "jamais deux sans trois"

mais non tu n'es pas pénible, si tu ne demandais pas, le forum ne pourrait pas s'améliorer

Merci ^^

Oui mais ça va lui faire du boulo, à T'choup... on verra ce que ça donne ^^

Oserais-je vous couper dans votre conversation syndicaliste =O

Tout timidement je viens faire mon premier post pour dire que j'ai beaucoup aimer ce texte et ses métaphores.
Juste bravo =)

Oui, oui! Tu peux nous couper! Surtout si c'est pour dire ça.
Je suis vraiment ravie que ça te plaise!

Je sais pourtant que j'ai un problème de concordance des temps dans ce texte.

La concordance des temps ne m'a pas gêné surement grâce au rythme de tes phrase qui fait qu'on ne s'arrête pas sur un mot en particulier mais qu'on lit le texte comme un tout. La chronologie s'installe alors sans problème.
Le seul point négatif serait, pour moi et c'est très subjectif de ma part, les parenthèse à certain moments qui coupent un peu le rythme.
Mais je crois que j'ai un problème, un gros problème, avec les parenthèses dans les textes xD.

Je n'ai qu'un mot MAGNIFIQUE ! Tellement poétique agrémenté de tournures tout simplement belles qui emprisonnent le lecteur... Quelle description, véritablement embrasée !